Catégorie C4

Télésanté

Quelles solutions sont de catégorie C4 ?

Ce sont les solutions de : 

  •  téléconsultation, 
  • téléexpertise, 
  • télésurveillance, 
  • télésoin, 
  • téléréglage, 
  • télérééducation ou téléréadaptation. 

Les solutions de téléconsultations et de téléexpertise sont à usage professionnel, sans marquage CE requis, et sont le plus souvent  l’objet des mêmes modalités de financement que les solutions de la catégorie service support (A1). 
Le dispositif médical numérique de télésurveillance permet le suivi à distance par une équipe de soin. Grâce à la génération d’alertes et de données sur l’état de santé il permet aux professionnels de prioriser les patients ayant besoin d’attention à court terme pour éviter des complications de santé. 

Le marquage CE médical est-il nécessaire ?

Les solutions numériques de cette catégorie doivent être marquées CE.

Les utilisateurs cibles

Cette catégorie comprend des solutions utilisées à la fois par le patient et par le professionnel de santé. 

Les financements existants

  • Les dispositifs médicaux numériques de télésurveillance sont pris en charge sur la liste des activités de télésurveillance médicale (LATM). Afin d’être éligibles à une inscription sur cette liste, ils devront notamment avoir eu un avis favorable de la HAS et avoir obtenu un certificat de conformité aux référentiels d’interopérabilité et de sécurité établi par l’Agence du numérique en santé.
  • Les solutions de téléréglage peuvent être prises en charge avec le dispositif médical associé lorsque ce dernier est pris en charge sur la LPP. Le dispositif médical de téléréglage est mis à disposition du patient par un professionnel tel qu’un opticien ou un audioprothésiste ou un distributeur au détail. Ces solutions pourraient également être prises en charge via l’acte lorsque le téléréglage est réalisé par un professionnel de santé (médecin, infirmier, etc.).
  • Les solutions numériques de télérééducation ou de téléréadaptation ont été prises en charge durant le contexte de la crise sanitaire en permettant sa prise en charge à condition qu’elle corresponde à une prescription médicale, dans le cadre d’une coordination par l’équipe avec au moins trois interventions différentes réalisées par au moins deux professionnels différents durant une même semaine.

Par ailleurs, ces dispositifs médicaux numériques peuvent être pris en charge par le patient, les complémentaires santé ou encore sur le budget d’établissement des centres de santé effectuant les activités de télésoin.

Exemples

La téléréadaptation cardiaque des patients coronariens

Cette solution comprend un portail pour l’équipe de soin et une interface pour le patient, une messagerie sécurisée, un module d’éducation thérapeutique et un module suivi des données de santé (fréquence cardiaque durant les séances d’exercice) et un module de téléconférence.
La réadaptation cardiaque se déroule habituellement en centre de réadaptation en soins médicaux de réadaptation (SMR). La téléréadaptation cardiaque consiste notamment en séances d’activité physique à domicile, en séances d’éducation thérapeutique en visioconférence et d’un télésuivi par le cardiologue, afin de permettre un retour à la vie active du patient au plus vite.
Dans le contexte de la crise sanitaire, afin de réserver les hospitalisations aux situations urgentes, le codage des journées de téléréadaptation dans le programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) pour les établissements de SMR est possible, sans que cet acte soit encore pris en charge dans le droit commun.

Une solution numérique de télésurveillance médicale

On considère une plateforme numérique de télésurveillance dont le but est le maintien des personnes âgées polypathologiques à domicile. L’objectif est de réduire le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisation et d’améliorer la prise en charge à domicile pour le patient et son entourage. Cette plateforme est utilisée par une équipe de soin composée de médecins, infirmiers et aides-soignants. La plateforme est un dispositif médical numérique qui émet des alertes lorsque les seuils personnalisés sont dépassés. Les données sont récoltées à partir d’objets connectés (tensiomètre, thermomètre, glucomètre, etc.), puis sont analysés par algorithme qui fait partie du périmètre du marquage CE médical de la solution. 

Une solution numérique de télérééducation

On considère un dispositif d’autorééducation supervisée à distance afin d’accompagner la rééducation de patients ayant subi un accident vasculaire cérébral. La solution propose des activités sous forme de jeu permettant d’entraîner le patient à effectuer des mouvements en autonomie dans le cadre de sa rééducation. Ce dispositif médical nécessite la mise à disposition d’un écran et d’une caméra. La solution permet au patient de travailler ses exercices au quotidien et d’être suivi par le professionnel de santé de façon asynchrone. Le professionnel de santé peut suivre l’évolution de l’observance et de la performance du patient, et programmer des exercices adaptés au patient. La plateforme met également à disposition une plateforme de télésoin, utilisable par tous les intervenants, afin d’améliorer la coordination du parcours de rééducation et la structuration des soins.

Une solution numérique téléréglage

Pour un patient bénéficiant d’un processeur de son pour système d’implant cochléaire évalué par la HAS et pris en charge sur la LPP. La solution numérique permet la réhabilitation auditive, associée à une possibilité de téléréglage et de télésurveillance dans des cas définis de surdité.
La fonction de téléréglage est permise grâce à un logiciel dédié tandis qu’une autre brique logicielle permet la transmission des données renseignées par le patient, telles que des questionnaires d’auto-évaluation des performances auditives, au professionnel de santé.
Il n’existe pas d’acte individualisé inscrit à la CCAM permettant le téléréglage à ce jour. Au moment de l’évaluation par la HAS de ce dispositif médical, le cadre de remboursement de la télésurveillance n’était pas encore entré en vigueur. Par conséquent, la HAS a donc évalué conjointement le DM et les fonctions de télésurveillance et de réglage, en décrivant notamment pour chacun les critères d’éligibilité, de faisabilité, les modalités de suivi ainsi que l’environnement technique. La prise en charge par l’Assurance maladie permet donc la rémunération du dispositif médical et des fonctions associées, sans permettre de prise en charge de l’acte du professionnel de santé via un acte spécifique.
La fonction de télésurveillance pourrait être prise en charge séparément sur la liste des activités de télésurveillance médicale (LATM), tandis que la fonction de téléréglage pourrait bénéficier d’une prise en charge spécifique de cette prestation via la LPP afin de permettre aussi un suivi plus fin.