#25 Faire émerger des tiers lieux d'expérimentation pour le numérique dans les organisations de santé
Ecosystème
Durée de l’épisode 00:09
Avec Matthieu Faure, Directeur de projet à la Délégation ministérielle au numérique en santé.
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G_NIUS: Cent jours pour réussir. C'est le podcast de G_NIUS, le Guichet National de l'Innovation et des Usages en e-Santé. Autour de Lionel Reichardt, retrouvez les innovateurs de la e-santé et les experts incontournables pour vous aider à réussir dans vos projets.
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Lionel Reichardt: Bonjour à tous. Vous écoutez 100 jours pour réussir le podcast à destination des innovateurs et entrepreneurs dans le numérique en santé, mais aussi de toutes personnes curieuses de ce domaine. Ce podcast est produit par G_NIUS, le Guichet National de l'Innovation et des Usages en e-Santé. Pour cet épisode consacré aux tiers-lieux d'expérimentation, j'ai le plaisir de recevoir Matthieu Faure, directeur de projet à la DNS, la délégation du numérique en santé au sein du ministère de la Santé et de la Prévention. Matthieu Faure, Bonjour.
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Matthieu Faure: Bonjour Lionel. Bonjour à tous.
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Lionel Reichardt: Dans le cadre de France 2030, un appel à projets doté d'un budget de 63 millions d'euros a été lancé en ce début d'année avec pour objectif de financer des tiers-lieux pour répondre au manque de terrains d'expérimentation. C'est l'une des principales limites identifiées au développement de la filière numérique en santé lors de la consultation publique de préfiguration de la stratégie d'accélération réalisée au premier trimestre 2021. D'ailleurs, stratégie dont on a parlé dans un précédent épisode de 100 jours pour réussir avec David Sainati. Pouvez-vous pour commencer nous définir ce que sont des tiers-lieux.
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Matthieu Faure: Merci. Je pense que vous avez déjà pas mal ciblé la problématique au cœur de cette démarche. Les porteurs d'innovation, à l'heure actuelle, ils font face à quantité de difficultés. Et une des principales, c'est que lorsqu'on déploie, on développe une solution numérique, on a besoin de savoir si réellement elle répond parfaitement aux besoins des usagers et si à la fois elle s'inscrit dans les pratiques professionnelles. Et ça, c'est assez complexe, parce que c'est compliqué d'arriver à l'hôpital et dire est-ce que vous pouvez tester ma solution, et derrière, l'hôpital, lui, ou même l'EHPAD, ou même du coup le médecin de ville, il n'a pas forcément derrière les équipes, l'infrastructure, en fait, la méthodologie scientifique pour tout simplement proposer aux porteurs d'innovation de pouvoir tester sa solution, de la faire évoluer et de l'évaluer.
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Matthieu Faure: Donc ces tiers-lieux d'expérimentation, c'est un peu ce qu'il essaye de répondre là, c'est permettre aux organisations de soins, ça peut être dans le sanitaire, l'hôpital, sa médecine de ville, mais également dans le médico-social, de proposer aux porteurs d'innovation des terrains d'expérimentation des lieux ou vont pouvoir se rencontrer les usagers, les professionnels de santé, mais également les porteurs d'innovation pour améliorer leurs innovations, les faire évoluer et surtout les valider.
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Lionel Reichardt: Donc, comme je le disais tout à l'heure, un appel à projets doté de 63 millions d'euros en trois vagues annuelles entre 2022 et 2024, a donc été lancé pour répondre à cette difficulté. Pouvez-vous nous le présenter ? Comment ça marche ? Quelles sont les étapes ?
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Matthieu Faure: L'appel à projets tiers-lieux d'expérimentation, il est doté effectivement d'une enveloppe de 63 millions d'euros. Mais qui va se distinguer selon, en résumé, deux gros montants. Le premier besoin auquel on essaye de répondre, je l'ai évoqué, c'est pour que les organisations de soins, elles aient la possibilité, elles, de se structurer sur leur démarche d'innovation ouverte. Pour cela, un appel à projets a été sorti le 24 février. Il y a jusqu'au 25 mai pour répondre à la première vague. Il y aura une deuxième vague au début de l'année prochaine.
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Matthieu Faure: Dans cet appel à projets, les organisations vont pouvoir démontrer qu'elles sont en capacité d'avoir de l'innovation ouverte, donc tout simplement des équipes qui font des études de besoins, de l'expérimentation, des évaluations médico économiques. À l'issue de cet appel à projets, on va sélectionner pour cette première année dix tiers-lieux, dix lauréats, et les dix lauréats qui ont été sélectionnés, vont pouvoir accueillir des expérimentations. Et c'est là où la deuxième enveloppe arrive. C'est-à-dire que les porteurs d'innovation, quand ils connaîtront les lauréats, ils pourront leur proposer, eux, leurs solutions à expérimenter. Et là, les tiers-lieux pourront choisir, bien entendu, avec l'appui de notre part, des expérimentations à faire. Et c'est pour ça qu'il y a une deuxième enveloppe qui est dédiée au cofinancement de ces expérimentations.
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Lionel Reichardt: Ces tiers-lieux, est-ce que vous pouvez nous dire un peu de quelle nature ils sont ? Ce sont plutôt des établissements de santé ?
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Matthieu Faure: L'appel à projets n'est pas n'est pas encore fini, donc on ne pourrait pas encore prévoir exactement comment vont être ces tiers-lieux. Mais ce qui est sûr et certain, c'est qu'ils sont ouverts à toutes les organisations de soins. Et ça, pour nous, c'est vraiment important qu'il y ait un maillage, au moins, dans les champs d'activité. On veut des tiers-lieux, bien entendu à l'hôpital, mais on veut également du coup des tiers-lieux dans le médico-social pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, la petite enfance, mais également, et c'est là un des vecteurs les plus innovants, en médecine de ville. On veut que ça soit en officine ou dans les cabinets libéraux aussi, on puisse également pouvoir faire rencontrer les professionnels et les citoyens et les porteurs d'innovation pour faire émerger les solutions de demain.
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Lionel Reichardt: Justement, concernant l'enveloppe budgétaire, l'animation du tiers-lieu est un sujet important dans l'appel à projets et la sélection des candidats. Comment l'imaginez-vous ? Quels sont les différents types d'animations possibles ?
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Matthieu Faure: C'est une question très importante. Pour nous, toute cette démarche de tiers-lieux, justement, elle va être au cœur de la démarche d'innovation ouverte que l'on souhaite. Et pour cela, on souhaite vraiment que les organisations de soins et c'est aussi pour ça qu'on les finance sur plusieurs années, puissent se structurer et aller à la rencontre des bénéficiaires. Il y a des éléments assez simples qui sont des études qualitatives pour rencontrer les patients, savoir quelles sont les difficultés qu'ils peuvent rencontrer, par exemple dans leur parcours de soins ou dans leurs pathologies, mais surtout derrière, de faire émerger des idées. Et ensuite, il y a tout un panel de méthodologie de type Hackathon, Design Thinking ou Design de service qui vont permettre la derrière, d'animer ces tiers-lieux et pas simplement des juges des lieux ou on peut rentrer et se poser, discuter, mais vraiment où on a de l'intelligence collective ou le bénéficiaire a finalement un peu le même rôle que le praticien ou le porteur d'innovation dans la conception de ces solutions.
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Lionel Reichardt: Quels sont les résultats qui sont attendus de la mise en place de ces tiers-lieux d'expérimentation ? Et est-ce que des institutions comme la HAS, l'ANAS ou les ARS sont impliquées dans ces projets ?
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Matthieu Faure: Ce que nous attendons, nous, c'est deux choses. Il va y avoir 30 tiers-lieux qui vont être financés dans le cadre de cet appel à projets et nous visons une centaine d'expérimentations. Et donc, forcément, ce qui nous intéresse, c'est que ces tiers-lieux soient pérennes. C'est qu'à l'issue de ce financement, de cet appel à projets, ils puissent continuer à exister pour proposer aux innovateurs cette offre de services de finir expérimentées. Le premier élément du coup qu'on attend et le deuxième vu qu'on veut expérimenter une centaine de solutions, on a bon espoir que ces démarches de co-conception vont permettre d'améliorer ces solutions et d'être sûr qu'elles rencontrent leur marché quant à la voie de sortie.
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Matthieu Faure: Donc là aussi, on attend. On sait que c'est dans la centaine d'expérimentations qu'on va réaliser que ça sera du coup des produits et des services qui fonctionnent réellement et qui puissent dès demain être utilisés à l'hôpital, à l'EHPAD ou en médecine de ville, une fois de plus. Et quant aux partenaires, qui sont des partenaires réguliers et privilégiés, vous avez cité que la HAS, l'ANAS, et si on continue, les ARS, la CNSA, du coup la nappe, bien entendu, ils ont toutes à cœur de jouer ce rôle, déjà même dans l'accompagnement de ces tiers-lieux pour leur faire connaître potentiellement des solutions qu'ils connaissent, mais à plus long terme, de voir comment eux aussi s'inscrivent dans cette démarche d'innovation ouverte.
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Lionel Reichardt: Pour conclure, Matthieu Faure Je suis un entrepreneur, un innovateur en santé numérique et je veux intégrer ou participer à un projet lié à un tiers-lieu d'expérimentation dans le cadre de l'appel à projets, quels conseils pouvez-vous me donner ?
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Matthieu Faure: Il reste encore quand même quelques semaines avant l'appel à projets. Et donc, si ce n'est déjà fait, rapprochez-vous des organisations de soins que vous connaissez, voyez s'ils connaissent cet appel à projets et s'ils peuvent vous embarquer. Et puis, sinon, ne vous inquiétez pas, à l'issue de l'annonce des lauréats, vous allez avoir la possibilité de démontrer et de pouvoir postuler. Le conseil que je pourrais me permettre à tous les porteurs d'innovation, c'est de vraiment comprendre la philosophie de ce sujet. Les solutions numériques, nous, on est convaincu que c'est parce qu'elles vont rencontrer un besoin et des pratiques professionnelles, qu'elles vont exister. Et je dis aux porteurs d'innovations, faites confiance à ces individus, aux professionnels, aux patients qui vont eux, c'est le plus à même de savoir ce qui est bon pour eux et de comprendre comment derrière ils ont envie ou besoin d'utiliser tel ou tel produit ou service. Donc venez participer à cette démarche et vous allez voir, c'est tellement enrichissant de participer à cette démarche d'innovation collective et qui vont, on en est persuadé, vous aider de produire des meilleures solutions demain qui vont rencontrer les vrais besoins.
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Lionel Reichardt: Matthieu Faure, merci.
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Matthieu Faure: Parfait, merci beaucoup, merci à vous.
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Lionel Reichardt: Notre épisode touche à sa fin, merci de nous avoir écoutés. Nous remercions encore notre invité pour sa disponibilité. N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur les plateformes d'écoute. Nous vous donnons rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de 100 jours pour réussir.
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G_NIUS: Celles et ceux qui font la e-santé d'aujourd'hui et de demain sont sur le podcast de G_NUIS et toutes les solutions pour réussir sont sur gnius.esante.gouv.fr.
Dans le cadre du Plan "France Relance" et du Programme d’investissements d’avenir (PIA4), le Gouvernement a lancé une stratégie d’accélération "Santé Numérique". Parmi les actions de cette stratégie : financer des tiers lieux d’expérimentation. Un appel à projets doté d’un budget de 63 millions d’euros est actuellement ouvert.
Objectif de cet appel à projets : financer dans la durée des structures de santé qui mettent en place des programmes d’expérimentation, contribuer au financement de leurs projets et en valoriser les résultats
30 tiers lieux seront ainsi sélectionnés entre 2022 et 2024, selon 3 vagues successives d’appels à projets qui seront opérées par la Banque des Territoires pour le compte de l’Etat.