#13 - Travailler avec la BPI
Financement
Durée de l’épisode 00:23
Pour ce treizième épisode, “100 Jours pour réussir” fait le focus sur l’accompagnement d’entreprise en santé par Bpifrance, la Banque Publique d’Investissement.
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Voix off: « 100 jours pour réussir ». C'est le podcast de G_NIUS, le Guichet National de l'Innovation et des Usages en e-Santé. Autour de Lionel Reichardt, retrouvez les innovateurs de la e-santé et les experts incontournables pour vous aider à réussir dans vos projets.
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Lionel Reichardt: Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast « 100 jours pour réussir », le podcast à destination des innovateurs et entrepreneurs dans le numérique en santé, mais aussi de toute personne curieuse de ce domaine. Ce podcast est produit par G_NIUS, le Guichet National de l'Innovation et des Usages en e-Santé. Dans cet épisode, nous parlerons de l'accompagnement d'entreprises en santé par la BPI, la Banque Publique d'Investissement. Pour ce faire, nous recevons Antoine Jomier, co-fondateur et dirigeant d'Incepto, une plateforme qui crée et distribue des applications d'intelligence artificielle pour l'imagerie médicale. Nous recevons également Clémentine Lamarre, responsable sectoriel santé chez Bpifrance. Antoine Jomier, bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation. Pouvez-vous tout d'abord nous présenter votre formation et votre parcours ?
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Antoine Jomier: Bonjour à tous. Je m'appelle Antoine Jomier, je suis ingénieur de formation. Très vite, je me suis orienté vers le domaine de la santé et en fait, ma vocation, ma passion, c'est de faire l'interface dans le domaine médical entre les besoins des cliniciens et plus spécifiquement des gens qui travaillent sur l'image des radiologues et les équipes d'ingénierie. Et j'adore découvrir des nouveaux besoins et faire émerger des nouveaux produits, des nouvelles solutions et monter des nouveaux modèles de valeur autour de ça. J'ai presque 20 ans d'expérience dans ce domaine-là. J'ai été longtemps dans une grosse boutique qui s'appelle General Electric, dans laquelle j'ai fait un peu tous les métiers de la vente, du marketing, du product management. J'ai repris une startup aussi en 2011 avec Startup française pour le groupe et mon dernier rôle était patron de l'activité d'imagerie en France. Mais en 2016-2017, j'ai vu la vague de l'intelligence artificielle arriver sur l'imagerie médicale et en prenant un peu de recul, je me suis dit que c'était un phénomène majeur dans cette industrie. Et j'ai décidé de sortir de General Electric pour monter Incepto avec Florence Moreau, une ingénieure spécialisée en traitement d'image, et la directrice technique, co-fondatrice d'Incepto et un radiologue, Gaspard d'Assignies, qui est le directeur médical et ont partagé cette passion pour le domaine avec des angles et des expertises différentes. Et on a décidé de se réunir autour de ce projet.
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Lionel Reichardt: Vous avez créé Incepto en 2018. Quelle en est l'ambition ?
00:02:40
Antoine Jomier: L'ambition d'Incepto, c'est d'aider les radiologues et les médecins spécialistes à gagner du temps et mieux prendre en charge leurs patients par des aides au diagnostic ou des outils de mesure automatique des biomarqueurs qui leur permettent d'automatiser des tâches sur lesquelles ils perdent beaucoup de temps ou d'aller plus loin dans le diagnostic avec des mesures qu'ils avaient du mal à faire en routine. Et donc, il y a tout un champ nouveau qui se met en place avec toutes ces applications d'aide au diagnostic et donc notre vocation c'est d'accélérer la diffusion de ces outils et de les mettre dans les mains des médecins et de montrer leur valeur réelle valeur d'usage et d'accélérer le développement de tout cet écosystème et de ses boîtes dans le domaine.
00:03:24
Lionel Reichardt: Quelques mois après cette création, vous participez au concours d'innovation numérique de BPI Innovation i-Lab, un dispositif de soutien à l'excellence dans les domaines numériques, financé par le programme d'investissements d'avenir. C'est le premier contact d'une longue série avec la BPI. Pouvez-vous nous en parler et dire ce que cela vous a apporté ?
00:03:42
Antoine Jomier: Absolument. Et c'est notre premier contact en janvier 2018. On crée la structure le 25 janvier, très exactement. Donc on était chacun sorti de notre job précédent, ce qui nous avait pris autour de trois mois. Et puis, on démarre le projet. Et il y a la première vague du Concours national d'innovation avec une thématique diagnostic et santé forte. C'est une des premières actions qu'on ait faite en parallèle d'autres, de bien sûr beaucoup d'autres actions. Mais on a répondu à ce concours innovation. Le médecin, la leader tech et moi qui portait les aspects plus business, on sort de notre job, de notre boutique très expérimentés et on arrive convaincus de la mission dans laquelle on se lance et du tournant majeur dans l'industrie de l'imagerie. Et donc, on répond au concours national d'innovation. On y va. On n’avait pas eu trop de contacts avec les équipes de BPI. Et puis on répond, on est retenus à l'oral, mais malheureusement, on n'est pas lauréats du concours. Alors, on était très, très déçus et très, très vexés. On a beaucoup appris, en fait, ensuite, on a pu débriefer grâce à cette participation, en fait pour mieux comprendre. On a pu rencontrer les équipes spécialisées en santé de BPI avec qui on a pu passer du temps pour comprendre les grilles de lecture de ces concours. Et puis comment notre projet était perçu. C'était un des premiers éléments de feedback sur les points de force et puis les points d'attention, les points de faiblesses. Et on a resoumis à une deuxième vague. Ils nous ont bien sûr encouragés à resoumettre et elle a eu lieu en octobre-novembre 2018 et là on resoumis. On a été à l'oral. On a été lauréats. Voilà. Je me souviens avoir reçu la lettre qui vient du premier ministre, du secrétaire général à l'investissement quand on était lauréats et c'était vraiment la veille de Noël et c'était un très beau cadeau de Noël. Notre premier accompagnement avec BPI.
00:05:37
Lionel Reichardt: Qu'est-ce que cela apporte d'être lauréat de ce concours de Bpifrance, notamment pour le développement de l'entreprise ?
00:05:44
Antoine Jomier: Pour nous, c'était le premier financement non dilutif. On avait très vite levé un million d'euros auprès de Business Angels. Ce financement, ça représentait 150 euros et qu'à l'époque, l'équipe était quand même assez petite. Et donc, c'était quelques mois en plus. Donc, un peu d'air avant la prochaine levée de fonds. C'était aussi une reconnaissance de notre stratégie et de notre positionnement. Les acteurs spécialisés en santé de BPI faisaient beaucoup de veille sur ces sujets d'intelligence artificielle appliquée à l'imagerie. On commençait à avoir un certain nombre de projets émerger et là, c'était une validation du positionnement qu'on voulait prendre avec le financement d'une brique importante de notre plateforme via ce concours.
00:06:26
Lionel Reichardt: Un peu plus tard, pour votre levée d'amorçage, vous passez par votre conseiller régional BPI. Comment cela se passe-t-il ? En quoi consiste l'accompagnement de la BPI ?
00:06:36
Antoine Jomier: Dans la lignée des contacts qu'on avait eus pour débriefer de notre première participation au concours, l'équipe santé nous a aussi mis en contact avec notre conseiller BPI, à qui on a présenté le projet, expliqué les jalons, les étapes, ce qu'on avait fait sur le plan capitalistique. Ce projet a été bien compris et on a décidé de mettre en place aussi un prêt d'amorçage qui accompagne les entrepreneurs. C'était un prêt de 100 000 euros. Donc tout ça dans le financement. Donc, on avait levé ce qu'on appelle avec des Business Angels dans Love Money 1 million d'euros. Et puis le concours national d'innovation plus le prêt d'amorçage, cela nous faisait notre plan de route pour aller jusqu'à la levée de fonds qu'on prévoyait printemps-été 2019.
00:07:21
Lionel Reichardt: En 2019, Incepto lève 5,6 millions d'euros en série A, BPI fait partie des investisseurs à travers son fonds patient autonome. Quel rôle BPI a-t-elle joué dans cette levée de fonds ?
00:07:32
Antoine Jomier: Dans tout le continuum des solutions proposées aux entrepreneurs par BPI, assez vite, en fait, on rencontre aussi le fonds d'investissement dédié de la BPI sur la santé digitale, qui s'appelle le Fonds patient autonome. Et on rencontre Chahra Louafi et Joséphine Marie, avec qui on a un très bon contact. On a des échanges réguliers sur le projet et assez naturellement, quand on fait notre tour des fonds d'investissement pour aller présenter le projet et constituer un tour de table. On se présente et les discussions embrayent assez vite avec un rôle de lead pour ce fonds. La signature d'une term sheet sur lequel on fédérera deux autres investisseurs. Cette discussion avec ce fonds a été très structurante dans notre financement.
00:08:19
Lionel Reichardt: Votre relation avec la BPI ne s'arrête pas là puisqu'en 2020, Incepto intègre la 8e promotion du hub de Bpirance. Un accompagnement de 12 mois. Comment le hub Bpifrance accompagne-t-il une entreprise innovante en santé numérique?
00:08:33
Antoine Jomier: On démarre le programme en janvier 2020, mais on a quelques échanges avec Céline et Lucas pour préparer notre intégration dans ce programme. Qu'est-ce qu'on peut en attendre ? Les missions de ce programme ? Quel support et quels conseils il essaye de donner aux sociétés ? Et puis, quelles sont nos problématiques ? J'ai beaucoup apprécié cette phase d'échanges et de préparation et j'ai pu comprendre qu'il y avait beaucoup de ressources sur les différents domaines fonctionnels. L'accès aux marchés, les conseils juridiques, du coaching pour les dirigeants, du conseil sur les aspects marketing et communication. J'ai trouvé la palette très, très large. En fait, ce qu'on a fait, moi, en tant que dirigeant, je vais avoir une bande passante qui est limitée. Mais si vraiment on veut maximiser ce programme d'accompagnement, il faut en faire bénéficier certaines personnes clés d'Incepto. La responsable marketing-vente, ils vont être en contact avec les experts sur les sujets marketing et ventes. Sur le plan de l'accès au marché et sur le plan réglementaire assurance qualité, ç a va être plutôt Florence, qui assure le leadership technique et sur le plan du coaching on va faire cette session qui s'appelle les green days avec les dirigeants, qui a été très, très inspirante et fondatrice pour l'équipe. Et donc, c'est vraiment d'avoir impliqué l'équipe large d'Incepto, qui a créé beaucoup de valeur sur ce programme. Et puis après, on avait la chance d'avoir une personne qui nous suivait, qui s'appelle Lucas et qui était extrêmement engagé avec les équipes. Mais dans le suivi, on a des points réguliers une fois par mois, avec un plan d'action qui est toujours documenté derrière des mises en relation, des actions à suivre. C'est vraiment un très, très gros promoteur de ce programme et je remercie très, très vivement BPI pour cet accompagnement.
00:10:25
Lionel Reichardt: Quelles relations entretenez-vous au quotidien avec la BPI ? Quelles sont les prochaines étapes que vous pourriez avoir ?
00:10:32
Antoine Jomier: Au quotidien, ça se passe déjà par la présence du Fonds patient autonome à notre conseil d'administration et en tant qu'actionnaire, donc on a des échanges réguliers dans le cadre de ce conseil d'administration et dans le cadre du reporting et du suivi sur les jalons de développement de la société. Ensuite, on est un des acteurs de la communauté et BPI en santé, joue un très grand rôle dans l'animation de l'écosystème et donc on échange, on contribue, on peut intervenir dans certains événements. Le dernier point, je pense que c'est qu'on a l'ambition d'être la plateforme de référence en France pour l'accès des applications d'intelligence artificielle au domaine de l'imagerie. On est en train de valider ce modèle avec une très bonne implantation dans les hôpitaux, hôpitaux universitaires, centres d'imagerie privés et cliniques. La prochaine étape sera de déployer ce modèle dans d'autres pays en Europe. BPI aura toute sa place pour nous accompagner dans ce développement.
00:11:30
Lionel Reichardt: Dans le cadre d'une internationalisation, le fait d'être accompagné et financé par la BPI est-il une force pour une entreprise française ?
00:11:37
Antoine Jomier: C'est indéniablement une force. Je pense que ça a beaucoup de sens dans le domaine de la santé. Déjà, par rapport à notre activité en France, plus de 50 de nos clients sont des hôpitaux et centres hospitaliers universitaires publics. Les programmes qu'on vend aident à mieux prendre en charge les patients. On réduit les délais d'attente aux urgences. On va diminuer les délais d'attente pour des examens critiques comme le pet scan et donc on va sur des territoires où il y a beaucoup de délais d'attente pour faire un examen critique en suivi de cancéro, on va permettre de réduire ces délais. Et donc je dirai qu'en nous finançant on contribue à l'amélioration du système de soins. À notre petite échelle, bien sûr, mais donc il y a une boucle vertueuse. C'est très lié à une mission des missions de BPI en lien avec des activités qui sont un service public de l'Etat qui est hyper régalien, structurant, critique, comme on l'a vu dans les douze derniers mois. Je crois que ça a un sens très, très important déjà en France. Et puis après, sur la dimension internationale, c'est porter cette ambition de faire émerger dans le numérique, sur ces sujets d'intelligence artificielle, des champions français, européens. Nous, on bosse beaucoup avec des boîtes des Pays-Bas, belges. Il y a cette capacité à exporter un savoir-faire, le partager avec d'autres acteurs. Je crois que BPI, en nous finançant, contribue à encourager l'ambition de projets innovants en France.
00:13:12
Lionel Reichardt: Pour conclure, Antoine Jomier, quel conseil donneriez-vous à un innovateur en santé numérique qui souhaiterait être accompagné par la BPI ?
00:13:18
Antoine Jomier: Le conseil que je donnerai, c'est d'aller à la rencontre, aller à la rencontre de votre conseiller BPI, qu'il soit en région parisienne ou partout en France. Vous avez un conseiller, ils connaissent les dispositifs, ils encouragent l'entreprenariat, ils trouvent les bons véhicules, les bons financements qui peuvent permettre de franchir des étapes, franchir des jalons et qui sont très adaptés à ce parcours de l'entreprenariat qui se fait marche après marche, avec beaucoup d'ambition, mais beaucoup d'humilité, où on doit à passer étape par étape. Aller à la rencontre des équipes qui sont spécialisées dans les domaines sectoriels dans lequel vous bossez. En santé, il y a une équipe dédiée santé. Ils sont passionnés, ils ont travaillé dans ce domaine, ils sont reconnus et donc des contacts avec des industriels. Ils connaissent bien l'écosystème. C'est un très bon partenaire miroir pour jauger, tester, a voir des retours sur son projet. Et c'est dans la santé, mais dans la défense, dans l'aéronautique, dans les différents domaines, il y a des équipes spécialisées et il faut aller se faire connaître, aller les rencontrer, aller discuter et échanger avec eux. C'est vraiment le conseil principal que je donnerai.
00:14:35
Lionel Reichardt: Antoine Jomier, merci pour votre témoignage. Vous vous posez des questions sur comment Bpifrance, la Banque Publique d'Investissement, peut vous accompagner dans votre projet. Éléments de réponse avec Clémentine Lamarre, responsable sectoriel santé chez Bpirance. Clémentine Lamarre bonjour, pouvez-vous nous présenter votre parcours et votre formation?
00:14:55
Clémentine Lamarre: Je suis de formation ingénieur biochimie et biologie moléculaire. J'ai ensuite travaillé pendant une dizaine d'années dans différents environnements : start-up, société pharmaceutique et dans une société d'accélération de transfert de technologies qui valorise les travaux de chercheurs en santé. Et je suis maintenant à Bpifrance depuis plus de deux ans dans l'équipe de la Direction d'expertise, où nous sommes notamment en charge de l'évaluation des projets d'innovation en santé sur les appels à projets nationaux et en lien avec les différents ministères.
00:15:23
Lionel Reichardt: Vous êtes donc responsable sectoriel santé chez Bpifrance. En quoi cela consiste-t-il ?
00:15:29
Clémentine Lamarre: Au niveau de Bpifrance , la Banque publique d'investissement, c'est un organisme français qui a pour mission générale de soutenir les entreprises au niveau de la croissance, la compétitivité en France ou à l'export, développer un écosystème favorable pour l'entreprenariat et l'innovation. C'est principalement ce qu'on fait dans notre équipe en tant que responsable sectoriel santé, mais je travaille avec les entreprises pour trouver des financements qui pourraient accélérer leur croissance et leur accès aux marchés. Bpifrance a plusieurs missions : c'est effectivement du financement public, comme je viens de le dire dans notre équipe avec différents secteurs et aussi de l'investissement puisque BPI France a des fonds d'investissement, notamment pour la e-santé, c'est le Fonds patient autonome qui a été créé en décembre 2017, qui est dirigé par Chahra Louafi, également des missions de fonds de fonds, c'est à dire que Bpifrance est souscripteur dans des fonds français ou des fonds qui investissent en France et également des missions d'accompagnement. Il existe des accélérateurs qui permettent notamment de transformer des PME en ETI en France qui peuvent être thématiques ou non. Il n'y a pas de thématique santé ou e-santé aujourd'hui, mais c'est des choses qui peuvent être mises en place plus tard. Il existe cependant un programme d'accompagnement spécifique pour les start-up de la santé. Le hub [Inaudible 00:16:36], qui est dirigé par Céline Rioux, dont font partie notamment les entreprises [Inaudible 00:16:40] ou Incepto médical de cet accélérateur [Inaudible 00:16:42], a récemment mis en place, avec le Fonds Patient autonome justement, un programme d'accompagnement spécifique pour les start-up en santé numérique. C'est un petit peu le panel que Bpifrance peut offrir aux entrepreneurs.
00:16:56
Lionel Reichardt: Comment un porteur de projet peut-il vous contacter et accéder à Bpifrance?
00:17:00
Clémentine Lamarre: La porte d'entrée pour les entrepreneurs, ce sont vraiment les directions régionales. Pour être au plus près de ses clients, Bpifrance a environ 45 implantations régionales. Donc pour une start-up innovante qui souhaiterait en savoir un peu plus sur les différentes missions et ce que pourrait apporter Bpifrance à son entreprise, d'est de contacter le chargé d'affaires innovation. Donc, pour cela, c'est directement aller sur le site Bpifrance en ligne. Et là-dessus, il est possible de faire une demande de contact et le chargé d'affaires revient directement vers l'entreprise en général pour un premier rappel de 30 minutes, qui permet aux entrepreneurs de se présenter et de présenter leur entreprise et leurs besoins, et aux chargés d'affaires de présenter BPI et les premières offres pour ensuite se rencontrer éventuellement pour des discussions plus approfondies sur différentes aides possibles. Et pour les appels à projets nationaux ou les stratégies d'accélération qui existent aussi, les entreprises peuvent directement déposer, quand elles ont identifié un appel à projets, directement déposer en ligne également.
00:17:54
Lionel Reichardt: Vous participez à des appels à projets, à des appels à manifestation d'intérêt. Quels sont les grands items que vous évaluez ? Quels sont les grands aspects sur lesquels un porteur de projet doit faire attention lors de sa candidature ?
00:18:06
Clémentine Lamarre: En général, nous regardons pour tous les appels avec des degrés différents. Mais on regarde évidemment l'équipe qui constitue qui constitue l'entreprise. La technologie qui est la base de l'entreprise, sa proposition de valeur, quelle est effectivement l'apport que va avoir cette technologie sur le parcours de soins ou en termes de traitement ? On regarde évidemment la stratégie d'accès au marché et le financement, comment l'entreprise va se financer lors de son développement. Quels sont les plans de développement et les plans de financement qu'elle envisage, ses finances aussi à l'heure actuelle, puisque nous regardons également les fonds propres des entreprises. Et puis, évidemment, la propriété intellectuelle qui va permettre aussi de solidifier l'entreprise et de s'assurer de son développement. En particulier je dirai que pour les entreprises de la e-santé ou en santé numérique, ce que l'on a observé nous qui pouvait manquer dans les dossiers. C'est vraiment la définition de la proposition de valeur, mais quantifiée, c'est-à-dire, effectivement, on voit souvent « je vais améliorer le parcours de soins, diminuer les coûts ». Mais c'est vraiment comment ? Pourquoi et de combien ? Quelles vont être les métriques ? Ce que je vais regarder ? Et la différenciation commerciale : « qu'est-ce que je fais de mieux que les concurrents » parce qu'en termes de santé numérique, effectivement, on a beaucoup de solutions qui, aujourd'hui, voient le jour. C'est un des principaux écueils qu'on peut voir. Et puis également la base de données. Comment caractériser cette base de données? Les caractéristiques qu'on y voit, puisque c'est essentiel pour le développement d'une technologie en santé numérique et également les démarches d'évaluation et d'accès au marché qui parfois sont vraiment lacunaires en santé numérique, peu regardées.
00:19:39
Lionel Reichardt: La BPI peut intervenir à différents moments de la vie d'un projet innovant. Quels en sont les principaux ?
00:19:45
Clémentine Lamarre: Bpifrance, effectivement, propose des financements à tous stades, de la création d'une entreprise jusqu'à son développement et sa mise sur le marché. Au niveau de la création de l'entreprise, donc vraiment au début de l'aventure, on va avoir des bourses qui vont être disponibles, les bourses classiques des bourses d'IPTEC qui vont permettre en fait d'avoir des financements supplémentaires pour les solutions à forte fort aspect technologique. Ensuite, on aura des financements disponibles lors de levées de fonds. L'idée, c'est vraiment de montrer aux entrepreneurs qu'il n'y a pas un continuum financement, puis investissements, etc. Les choses peuvent se faire vraiment en parallèle. On aura de l'investissement accompagné de financements. On a des prêts bancaires avantageux qui sont proposés lors de première levée de fonds aux entreprises qui sont aussi en lien avec leur âge de création. Ça, c'est des choses vraiment à regarder, à suivre tout le long de l'entreprise et même sur des aspects plus commerciaux. On va avoir des prêts aussi. Après, c'est vrai que les types de financements vont changer en fonction du stade d'avancement de l'entreprise. Plus elle est jeune, plus c'est risqué, plus on aura de la subvention, plus la technologie sera avancée et dérisquée, plus on aura des avances récupérables ou des prêts. Mais l'idée, c'est vraiment que l'entreprise, finalement, on la suive tout le long de son développement.
00:20:56
Lionel Reichardt: Pour conclure, Clémentine Lamarre. Quels conseils pourriez-vous donner à un porteur de projet qui veut être accompagné par Bpifrance ?
00:21:03
Clémentine Lamarre: Les conseils que j'adresse, c'est effectivement, comme dit tout à l'heure, contacter directement un chargé d'affaires innovation puisqu'il a vraiment la vision de tout ce que peut proposer Bpifrance. Pas uniquement les financements, comme Bpifrance peut proposer beaucoup de missions d'accompagnement aussi. Et il a aussi une vision des financements locaux et régionaux. Il y a des possibilités d'effet levier entre les financements de Bpifrance, les financements de chaque région. C'est vraiment une porte d'entrée qui est importante pour les entrepreneurs. C'est évidemment de regarder les nouveaux appels à projets qui voient le jour régulièrement sur le site de Bpifrance. Pour la santé numérique, en ce moment, on a le concours Innovation Vague 7 qui concerne le diagnostic. Donc, ce n'est pas toutes les solutions de santé numérique, mais il en existe. Et également ne pas oublier les aides au développement d'IPTEC qui, aujourd'hui, sont relativement bien adaptées pour les entreprises en santé numérique. Elles peuvent donc postuler aussi pour ces aides-là qui sont en fait en termes de montant et de rapidité de décaissement assez adaptées en santé numérique, si effectivement, elles sont qualifiées d'IPTEC. C'est des conseils qu'on peut donner aussi, en ce moment et en santé numérique, on a l'AMI Santé Numérique qui a été lancée aussi le 8 mars, dont les deux relèves sont le 8 avril et le 16 juin, qui sont en ce moment ouverts. Et le Grand Défi Santé Numérique qui, aujourd'hui aussi, lancera un nouvel appel à projets, probablement début mai. Donc, de rester effectivement branché parce qu'il y a de nombreux appels aujourd'hui, étant donné que la santé numérique fait partie des stratégies d'accélération souhaitées par l'État.
00:22:38
Lionel Reichardt: Notre épisode touche à sa fin. Merci de nous avoir écoutés. Nous remercions nos deux invités pour leur disponibilité. N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur les plateformes d'écoute. Nous vous donnons rendez vous très bientôt pour un nouvel épisode de « 100 jours pour réussir ».
00:22:57
Voix off: Celles et ceux qui font la e-santé d'aujourd'hui et de demain sont sur le podcast de G_NIUS et toutes les solutions pour réussir sont sur gnius.esante.gouv.fr
Description
Avec Antoine Jomier (Incepto) et Clémentine Lamarre (Bpifrance).
Pour ce treizième épisode, “100 Jours pour réussir” fait le focus sur l’accompagnement d’entreprise en santé par Bpifrance, la Banque Publique d’Investissement.
Avec le témoignage d’Antoine Jomier, co-fondateur et dirigeant d’Incepto, une plateforme qui crée et distribue des applications d’intelligence artificielle pour l’imagerie médicale.
Nous recevons également Clémentine Lamarre, Responsable sectorielle santé chez Bpifrance.